Eye tracking des mouvements oculaires pour diagnostiquer la maladie de Parkinson

Un groupe de cliniciens de la division de neurologie de l'Institut Karolinska de Stockholm consacre ses recherches à l'étude de la maladie de Parkinson et des biomarqueurs précoces associés. L'Institut Karolinska est réputé pour ses excellents centres de recherche, notamment le centre de recherche Marianne Bernadotte - qui a collaboré et partagé son expertise en matière d'eye tracking avec la division de neurologie pour cette étude. Au cœur de cette histoire se trouve Panagiota Tsitsi, médecin en neurologie et titulaire d'un doctorat. Au cours de ses études de doctorat, elle a exploré la possibilité d'utiliser l'eye tracking comme outil de diagnostic prospectif de la maladie de Parkinson, et sa quête a donné des résultats passionnants.

Les altérations visuelles, oculomotrices et cognitives sont quelques-uns des symptômes non moteurs les plus courants de la maladie de Parkinson. Les problèmes de vision (bien qu'ils ne soient pas toujours attribués à la maladie de Parkinson) ne sont pas suffisamment signalés par les professionnels de la santé, mais ils sont très perturbants pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ces problèmes peuvent notamment être caractérisés en détail à l'aide d'un Eye Tracker ou Oculomètres. L'eye tracking permet un examen objectif, non invasif et rapide des mouvements oculaires et des fonctions cognitives. Dans deux études de recherche, le Dr Tsitsi a montré comment le suivi des mouvements oculaires et des réponses pupillaires à l'aide du Tobii Pro Spectrum pendant des tâches simples permet de distinguer les personnes atteintes de la maladie de Parkinson de celles qui sont en bonne santé.

Dans la première étude , les participants (des patients atteints de la maladie de Parkinson et leurs pairs en bonne santé) ont été invités à se concentrer sur le point noir à l'écran tandis que la fixation de leur regard et la réaction de leur pupille étaient enregistrées avec Tobii Pro Spectrum .

Pour l'enregistrement et le filtrage des données, le chercheur a utilisé le logiciel Tobii Pro Lab. Les résultats ont montré que dans le groupe atteint de la maladie de Parkinson, les fixations étaient interrompues plus facilement et que les pupilles étaient plus petites dans des conditions de luminance stable, par rapport au groupe témoin. L'étude suggère que le diagnostic précoce de la maladie de Parkinson pourrait être facilité par la mesure de la fixation et de la réaction de la pupille.

Dans la seconde étude , le Dr Tsitsi s'est intéressé à la lecture en tant qu'outil de diagnostic potentiel des altérations cognitives liées à la maladie de Parkinson. Les participants à l'étude ont lu un court texte, pendant lequel leurs mouvements oculaires ont été enregistrés avec Tobii Pro Spectrum. Les résultats ont montré que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson effectuent des fixations plus longues pendant la lecture, ce qui contribue à ralentir le temps de lecture par rapport aux personnes en bonne santé. Les chercheurs affirment que les altérations de la lecture dans la maladie de Parkinson sont associées au déclin de la cognition plutôt qu'à des changements oculomoteurs.

Le Dr Tsitsi donne quelques conseils sur la manière de mettre en place une expérience d'eye tracking avec des participants âgés ou atteints de la maladie de Parkinson :

• En général, une pièce calme avec la possibilité d'éteindre les lumières, une chaise confortable et un Eye Tracker ou Oculomètres suffisent.

• Des instructions simples et claires et des paradigmes de courte durée rendent la tâche plus facile et plus efficace.

Le Dr Tsitsi partage son expérience de l'utilisation de Tobii Pro Spectrum et Tobii Pro Lab dans ses expériences avec des participants âgés :

Bien que l'évaluation basée sur l'Eye tracking ne fasse pas partie de la routine d'une clinique de neurologie, le Dr Tsitsi envisage l'intégration de l'Eye tracking dans la pratique clinique dans le cadre d'une évaluation neuropsychologique/cognitive. L'eye tracking pourrait être utilisé dans un contexte de soins primaires pour une évaluation cognitive objective des patients. Le développement ultérieur d'algorithmes permettra d'accéder directement aux résultats des tests d'eye tracking ; l'évaluation pourrait même être effectuée par du personnel non médical, car l'équipement est étonnamment facile à utiliser. Cela rendrait les évaluations plus efficaces et accessibles à un plus grand nombre de personnes.