Eye tracker portable dans le cadre d'une étude sur les salles de contrôle de la circulation routière

L'université de Birmingham a utilisé l'eye tracking pour examiner comment différents opérateurs effectuent des tâches de contrôle du trafic routier et prennent des décisions sur la base de flux de données bruitées provenant de diverses technologies de détection et de données historiques.

Les données circulent rapidement dans une salle de contrôle du trafic routier. Comment les opérateurs qui assurent la fluidité de nos rues et autoroutes traitent-ils des informations complexes provenant de sources multiples et simultanées ?

Neil Cooke, Sandra Starke et Chris Baber, du département d'ingénierie électronique, électrique et des systèmes de l'université de Birmingham, ont utilisé des Eye Trackers ou Oculomètres portables de Tobii pour évaluer les stratégies de prise de décision des opérateurs de contrôle du trafic alors qu'ils géraient une tâche d'"objet sur la route". Les résultats illustrent clairement la valeur de l'eye tracking dans les évaluations des facteurs humains.

Contexte

L'Eye tracking a permis aux chercheurs de mesurer et d'analyser directement le comportement d'échantillonnage des informations visuelles dans le cadre de l'étude sur le terrain. Ces informations sont cruciales dans une salle de contrôle du trafic routier, car la conscience de la situation des opérateurs peut être trompeuse et basée sur des effets de familiarité. L'eye tracking offre un moyen d'étudier et d'adapter les interfaces utilisateurs afin de mieux soutenir les performances des opérateurs, de manière plus précise et plus efficace.

L'étude a montré comment les actions humaines dans des environnements complexes peuvent être comprises en utilisant des mesures d'eye tracking basées sur l'analyse des réseaux sociaux.

Lorsque les chercheurs ont recueilli toutes les données relatives au regard d'un opérateur, ils ont pu voir où l'opérateur concentrait la majeure partie de son attention et comment celle-ci se déplaçait, comme le montre la carte thermique ci-dessus. Il était clair que, dans les tâches de routine, l'opérateur regardait l'écran du rapport d'incident et la carte du réseau routier (comme le montrent les centres rouges des cartes thermiques) et accordait moins d'attention au flux de télévision en circuit fermé (et au joystick permettant de contrôler la caméra pour ce flux).

Les objectifs de l'étude étaient de découvrir comment différents opérateurs naviguent dans des sources d'information multiples, d'analyser la façon dont les opérateurs utilisent les sources d'information et d'observer les stratégies des opérateurs lorsqu'ils réagissent à des incidents tout en accomplissant leurs tâches. En outre, l'étude a été conçue pour déterminer la corrélation (dépendance) entre les mouvements de la tête, les déplacements du regard et leur relation avec la structure de la tâche.

En analysant les schémas d'attention, les chercheurs ont pu comprendre comment les opérateurs traitent les informations disponibles et l'importance relative des différentes sources d'information. Les données seront utilisées pour développer des modèles du processus de prise de décision des opérateurs afin d'évaluer les écrans développés dans le cadre du projet SPEEDD.

Méthode

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé des Eye Trackers ou Oculomètres portables Tobii pour étudier la manière dont trois opérateurs ont résolu une tâche simulée d'"objet sur la route", nécessitant la collecte et l'intégration d'informations provenant de plusieurs écrans. Les opérateurs de la salle de contrôle s'appuient sur le traitement des informations visuelles facilité par l'échantillonnage visuel, qui a été quantifié à l'aide de l'eye tracking.

Conclusion

Les résultats suggèrent que la prise en compte de différents flux de travail, respectivement de multiples stratégies d'échantillonnage visuel, peut être bénéfique dans la conception des salles de contrôle.

L'eye tracking a révélé qu'il n'existe pas de flux de travail unique pour accomplir les tâches requises, mais que chaque individu perçoit et traite l'information différemment. Il est donc important que l'environnement et les procédures de la salle de contrôle prennent en charge plusieurs stratégies visuelles.

Les chercheurs ont constaté que chaque opérateur privilégiait des sources d'information différentes pour accomplir la même tâche. Il existe des différences entre les opérateurs en ce qui concerne la surveillance par télévision en circuit fermé, ce qui se traduit par des préférences en matière de modalités de visionnement. La plupart du temps, les opérateurs alignent la direction de leur tête et de leurs yeux sur les zones d'intérêt, et la contribution des mouvements de la tête aux déplacements du regard est très spécifique à chaque sujet.

À l'aide d'une analyse de la théorie des graphes dans le domaine émergent de l'analyse des réseaux sociaux, les chercheurs ont proposé de nouvelles mesures pour visualiser et mesurer le comportement de l'attention dans les environnements contenant des flux d'informations. En analysant ces modèles d'attention, ils ont pu comprendre l'importance relative des différentes sources d'information et la manière dont les opérateurs les traitent.

Les résultats de l'Eye tracking aideront à développer des modèles de prise de décision dans les salles de contrôle. En outre, les chercheurs utiliseront ces données pour concevoir de nouvelles interfaces de contrôle du trafic routier et des procédures d'exploitation qui seront utilisées à l'avenir.

Informations connexes

• Université de Birmingham

• Projet européen SPEEDD